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L'amour inconditionnel


Ce qui importe c’est le ressenti de l’enfant


Prendre conscience des Violences Éducatives Ordinaires (VEO) est le premier pas vers la reconnaissance des droits de l’enfant. Refuser de reproduire cette VEO est le deuxième pas en ce sens. Pour moi il y a encore une étape importante : celle où l’enfant sait et ressent que ses parents l’aiment d’un amour inconditionnel. Et je pense que ce n’est pas forcément la partie la plus facile à jouer !


Je viens de terminer le livre :



J’ai mis très longtemps à lire ce livre ! Parce qu’il m’a bousculée, questionnée. Il est très argumenté en diverses études. Il est dense. Il fait un tour très complet de la question.

J’ai culpabilisé en le lisant parce que clairement :

OUI je transmets encore bien souvent à mes enfants des messages d’amour conditionnel.


Pour lire ce livre jusqu’au bout, j’ai fait des pauses, pour me laisser le temps d’intégrer un peu les idées entre chaque partie. J’en ai probablement oublié, je suis bien loin d’avoir assimilé toutes les notions que l’auteur apporte.

Mais ce n’est pas grave, j’avance, je suis en chemin.


Si tu ne peux pas voler, alors cours. Si tu ne peux pas courir, alors marche. Si tu ne peux pas marcher, alors rampe, mais quoi que tu fasses, tu dois continuer à avancer
Martin Luther King

J’avais donc envie de partager avec vous quelqu’unes des idées que j’ai retenues :




L’amour inconditionnel : qu’est-ce que c’est ?


Amour : sentiment intense d’affection et d’attachement envers une personne

Inconditionnel : qui ne dépend d’aucune conditions

L’amour inconditionnel serait donc le fait d’aimer quelqu’un sans conditions.


Jusque-là c’est simple ! Ok ?




L’amour inconditionnel pour nos enfants


Qu’est ce que cela implique dans notre quotidien avec nos enfants ?

Cela suppose que notre matière d’éduquer et d’accompagner notre enfant se fait sans mettre en jeu l’amour que nous lui portons.

Toujours OK ? ça paraît presque une évidence, vous ne trouvez pas ?


Je suis sûre que la plupart d’entre nous portent effectivement un amour inconditionnel à leurs enfants, quoi qu’il se passe. Et en même temps, quel message faites-vous passer à vos enfants ?

Avez-vous déjà utilisé des phrases comme :


« Je n’aime pas les enfants qui se comportent ainsi, je te mets au coin »

Ou

Avez-vous déjà refusé d’accorder de l’attention à un enfant qui refusait de vous dire merci ou bonjour par exemple ?


Vous allez me dire : « oui mais je l’aime quand même, c’est évident, je fais ça pour qu’il comprenne, pour l’éduquer »


Et bien certes, de votre point de vue d’adulte, c’est cela. Mais de son point de vue d’enfant ?



L’important c’est ce que l’enfant ressent


Le message le plus important à retenir est que le plus important c’est comment l’enfant vit et ressent la situation.

Et comment vit-il une mise au coin ?


Appellée de façon plus acceptable « time out »
« Time out », « mise à l’écart », « mise au coin » ou « temps mort », du pareil au même !
Pourquoi a- t-on besoin de tant de mots pour désigner cette action ?

Le time out est l’acte qui consiste à isoler l’enfant par décision de l’adulte.


Cet usage date de 1950, à la suite d’une expérience menée sur des … pigeons !!

Un dressage d’animaux de laboratoire appliqué à des enfants et conseillé par les pédagogues de l’époque !!



Or quand on met un enfant au coin, ce qu’il ressent lui, c’est qu’il est privé de la présence et de l’attention de ses parents, et donc… de leur amour.


Alors bien sûr ça marche pour obtenir le comportement que l’on attend de lui, évidemment ! Privés de l’amour, et donc de la protection de ses parents (ou de celui à qui il est confié), l’enfant, qui est totalement dépendant de l’adulte, en mode survie, ne peut que se conforter à ce qui lui ai demandé.


Certains parents me répondent « oui, mais je l’aime toujours, après je lui montre que je l’aime encore ». Malheureusement le mal est fait. Vous avez privé votre enfant de votre amour pendant un laps de temps. Ce qu’en retient l’enfant c’est que votre amour pour lui n’est pas inconditionnel.



L’amour conditionnel


L’amour conditionnel consiste à aimer ses enfants pour ce qu’ils font, et non pas pour ce qu’ils sont. C’est-à-dire leur montrer qu’on les aime quand ils se comportent comme nous le jugeons nécessaire et qu’ils sont à la hauteur de nos exigences.


Au contraire l’amour inconditionnel ne se mesure pas à la réussite ou aux bonnes manières de l’enfant.



Comment passons-nous des messages d’amour conditionnel ?


Les enfants reçoivent des messages d’amour conditionnel régulièrement, à chaque fois que l’adulte est dans le contrôle de l’enfant.


L’empêcher de faire des choses alors que cela ne gêne personne :

« monte sur le toboggan par l’échelle, pas par la descente »

(il n’y a pas d’autres enfants sur le toboggan pourtant).


Au restaurant :

« tiens-toi assis correctement, ne touche pas tes couverts, tu mangeras cela et ceci, … finis ton assiette !

Tu es insupportable, je ne te ramènerai plus »


Les enfants qui reçoivent des menaces, des humiliations, des cris, vivent la relation à l’adulte dans l’amour conditionnel suivants leurs comportements. Ceux qui tentent de protester sont souvent ignorés. Ceux qui demandent pourquoi ne sont pas écoutés


« parce que c’est comme ça »

« parce que j’ai décidé »

« parce que je l’ai dit »


Cet excès de contrôle est très fréquent dans notre société ou l’environnement n’est pas adapté aux enfants et à leurs besoins. Et même dans les lieux qui leur dédiés : aires de jeux, écoles, … l’adulte continue de contrôler.




Pourquoi tant de contrôle ?


Parce que les parents ont peur de tomber dans l’éducation laxiste.


Agir en contrôlant les enfants, est plus rassurant que de laisser faire et d’être jugé incompétent par ses pairs (les autres parents et éducateurs). Alors on se conforme à ce que l’autre adulte attend que nous fassions… C’est le cas aussi avec le regard des grands parents, des amis, des voisins, des médecins, et même des inconnus dans un magasin ou dans la rue, quand nos enfants se mettent à crier, et que l’on a l’impression que tous les regards se tournent vers nous !


Sans compter qu’il est difficile, très difficile, de se détacher du modèle parental que nous avons connu étant enfant et auquel inconsciemment, ou consciemment, nous nous référons.


« J’ai été élevé comme ça, et je m’en porte bien ».


Le modèle éducatif traditionnel, basé sur le système de punitions / récompenses est sans cesse réaffirmé par notre environnement.


Il semblerait d’ailleurs difficile (impossible ?) de délivrer de l’amour inconditionnel si l’on n’en a pas reçu nous-même étant enfant.


Difficile alors de changer notre regard et nos croyances.



Qu’est ce qu’on demande à nos enfants ?


On leur demande de réussir (à l’école, dans la vie), d’être polis, calmes et obéissants.

Pour obtenir cela, nous contrôlons :


« Tu n’as pas dit s’il te plaît, tu n’auras pas de tarte »

« Tu n’as pas eu une bonne note en maths, pas de sortie ce week end. »


Et puis niveau résultats, j’avoue qu’il est bien plus rapide d’obtenir un salon rangé quand il y a la carotte du jeu vidéo derrière !


Les principes de la parentalité inconditionnelle :

· Faire avec nos enfants, plutôt que faire faire à nos enfants.

· Se concentrer sur les besoins de nos enfants


Par exemple, votre enfant crie car il veut manger du gâteau, là tout de suite. C’est gênant pour les autres personnes présentes dans la salle et parce que le repas sera prêt dans 10 min.


En général, quelle question vous posez-vous quand vous interagissez avec vos enfants pour résoudre cette situation ?


« Comment obtenir que mon enfant fasse ce que je lui dis ? »

OU

« De quoi mon enfant a-t-il besoin et comment puis-je l’aider ? »


Si vous avez l’habitude de vous posez la 1ère question, essayer à partir de maintenant de la remplacer par la seconde. Ce changement d’état d’esprit vous permettra de chercher une solution avec votre enfant en vous concentrant sur ses besoins.


Sur le long terme, vous lui apprenez ainsi l’empathie et la considération de l’autre, ce n’est pas formidable ça ?





Comment faire ?


Plus on réfléchit sur le sujet, plus on prend conscience de la problématique et c’est ce qui nous fera avancer. Ce n’est pas évident, moi-même je me questionne encore beaucoup.


J’ai parlé particulièrement des punitions/cris/menaces/chantage, mais le problème est le même avec les récompenses.


« Tu as bien travaillé à l’école, bravo, voici ton cadeau. »

« Tu as bien rangé ta chambre, alors je veux bien t’emmener à la piscine. »


Je trouve que c’est moins évident à comprendre, car pour le coup, compliments et récompenses prouvent plus notre amour que notre désamour. Mais cela reste de l’amour conditionnel quand cela est appliqué au comportement de notre enfant et non pas à ce qu’il est.


Au lieu de dire « c’est un beau dessin ! », qui est une phrase de jugement de son dessin ; décrivez ce que vous voyez, cela montrera à votre enfant que vous intéressez vraiment à ce qu’il fait et que vous n’appliquer pas juste une valeur sur son résultat final.


A réfléchir et méditer… je pourrais faire un article prochainement sur le sujet si vous le souhaitez ?



Pour finir :


Alfie Kohn nous suggère de réduire nos critiques envers nos enfants : en nombre, en intensité et en champ. Pointer le problème précis, calmement, plutôt que d’en faire une généralité sur l’enfant, ce qui aurait pour effet de lui poser une étiquette.


« Ce que tu viens de dire/faire n’est pas très gentil »

au lieu de

« Tu n’es pas gentil. »


Au contraire, n’oubliez pas de maximiser les phrases qui manifeste un amour inconditionnel.


Nous ne pourrons jamais donner trop d’amour inconditionnel à nos enfants, alors n’hésitons pas, commençons dès aujourd’hui !




« Cela demande un courage immense de reconnaitre qu’on était sur le mauvais chemin, et un tel courage est un excellent présage pour l’avenir. » Alfie Kohn



Pour une éducation libre et consciente,

Ma doula lé la



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